En quelques mots…
Dans un contexte où les systèmes d’information doivent être plus agiles et interconnectés, connecter SAP – souvent cœur du système ERP – avec Salesforce – leader du CRM – devient un enjeu stratégique pour les entreprises. L’intégration hybride permet de tirer le meilleur des deux mondes tout en respectant les contraintes techniques et métiers. Cet article vous guide à travers les bénéfices, les défis et les meilleures pratiques d’une intégration SAP-Salesforce réussie, avec des exemples concrets et des recommandations issues du terrain. C’est un guide clair pour les DSI et les architectes IT qui souhaitent aller au-delà du simple échange de données.
📌 Pourquoi connecter SAP à Salesforce ?
Deux piliers majeurs du SI
SAP, avec ses modules FI, MM ou SD, est souvent le noyau dur de l’entreprise, structurant la gestion logistique, financière et de production. À l’opposé, Salesforce domine le front commercial avec ses fonctionnalités d’automatisation des ventes, de fidélisation client et de relation marketing.
✅ Le problème ? Chacun de ces outils est performant dans son domaine, mais isolé, il limite la fluidité des processus.
Des usages complémentaires
Par exemple :
– Le service client sur Salesforce ❓ a besoin des informations de livraison provenant de SAP ➡️ pour répondre rapidement.
– Un commercial souhaitant passer une commande via Salesforce 💼 doit vérifier les stocks dans SAP 📦.
– Le marketing sur Salesforce veut segmenter les clients en fonction de leur historique d’achats venant de SAP 🔍.
Une **intégration hybride** permet de répondre à ces besoins sans surcharger l’un ou l’autre système.
🔄 Qu’est-ce qu’une intégration hybride ?
Mélange de synchronisation et d’orchestration
On parle d’intégration “hybride” lorsque l’on combine plusieurs approches :
– **Batch vs temps réel** : certains flux sont synchronisés périodiquement (e.g., catalogue produit), d’autres sont poussés instantanément (e.g., mise à jour de statut de commande).
– **Middleware vs API directes** : des outils comme Mulesoft, Boomi ou SAP PI/PO agissent comme orchestrateurs alors que certaines intégrations s’appuient directement sur des API natives.
Adaptabilité à l’écosystème
Cette approche hybride permet de :
– Composer selon les cas d’usage et les priorités métiers.
– Gérer des montées en charge progressives.
– Traiter des contraintes de gouvernance et de sécurité.
Elle s’oppose à une approche monolithique qui impose un seul mode d’intégration rigide.
⚙️ Quelques scénarios concrets d’intégration
1. Synchronisation des Clients (Accounts)
Lorsqu’un compte est créé dans Salesforce, on peut créer ou relier un partenaire ou client dans SAP. Le mapping des champs (nom, adresse, identifiants fiscaux) est clé ici.
🧩 Défi commun : la gestion des duplicateurs et de la donnée “maître”. Qui est responsable de la donnée principale : CRM ou ERP ?
2. Consultation des stocks depuis Salesforce
Un agent commercial souhaite valider une commande à partir d’un devis. Il doit vérifier la disponibilité en stock.
⚙️ Solution : mise en place d’un appel en temps réel depuis Salesforce vers SAP via une API REST exposée par SAP Gateway ou via un middleware.
💡 Bonnes pratiques :
– Utiliser un cache pour éviter de surcharger SAP.
– Gérer les cas d’absences de réponse pour fluidifier l’UX.
3. Création de commandes SAP depuis Salesforce
Le cas classique du passage de commande où Salesforce devient “front” et SAP reste la source de vérité.
🛒 Exemple : un devis validé dans Salesforce créé automatiquement une commande via BAPI (Business Application Programming Interface) dans SAP.
⚠️ Attention à bien valider les règles de gestion SAP en amont pour éviter les rejets : partenaires manquants, conditions de paiement, schéma de taxations, etc.
4. Historique d’achat et dashboards
L’équipe marketing veut construire des campagnes ciblées en se basant sur le volume d’achat ou la fréquence d’achat.
📈 Solution : extraire les données SAP SD (Sales & Distribution) et les pousser dans Salesforce à des fins d’analyse, avec une mise à jour régulière (batch de nuit, par exemple).
🧱 Les briques techniques à maîtriser
Salesforce : APIs et outils natifs
Salesforce propose :
– L’API REST et SOAP.
– Salesforce Connect pour utiliser des données externes sans les importer.
– Platform Events pour les logiques orientées événements.
SAP : moyens d’intégration
SAP expose des services via :
– API Management de SAP BTP.
– Gateway OData.
– BAPIs via SAP PI/PO ou SAP CPI (Cloud Platform Integration).
– IDocs pour de gros transferts batch.
Middleware : facilitateur ou complexificateur 🧩
Utiliser un middleware (Mulesoft, Dell Boomi, SAP CPI) facilite :
– La transformation de données.
– La gestion des erreurs et la traçabilité.
– Les interconnexions multiples.
Mais cela ajoute aussi de la complexité : processus à monitorer, latences supplémentaires, etc.
🛠️ Défis fréquents sur le terrain
1. Données incohérentes 🧟
Différences de structure (format des dates, règles commerciales divergentes) entraînent souvent des bugs invisibles mais critiques.
2. Gouvernance de la donnée
Qui est propriétaire de la donnée ? Quelle est la source de vérité ? Une question stratégique avant même de commencer l’intégration.
3. Mauvaise gestion des erreurs
Une intégration robuste prévoit des mécanismes de :
– Retraitement.
– Logs techniques ET fonctionnels compréhensibles.
– Alertes intelligentes (via email, Teams, webhook…).
4. Sécurité et conformité 🔐
Les flux doivent être authentifiés, chiffrés, tracés, et respecter les politiques RGPD. Cela concerne tant les données personnelles que les accès à SAP/Salesforce.
✔️ Bonnes pratiques et recommandations
Design orienté métier
L’intégration ne doit pas être un exercice purement technique. Elle doit répondre à des vrais use cases métiers avec du ROI en ligne de mire.
Découplage et résilience
Ne jamais dépendre totalement d’une plateforme. Prévoir des files d’attente, des processus asynchrones, des mécanismes de repli en cas de panne.
Documenter et tester 📄🧪
Un des grands points faibles des projets d’intégration. Chaque flux doit être :
– Documenté fonctionnellement et techniquement.
– Couvert par des tests automatisés unitaires et d’intégration.
Impliquer les métiers
Comme toujours en informatique d’entreprise, les meilleurs résultats viennent lorsque IT et métiers travaillent ensemble dès la phase de design.
🚀 Conclusion & conseils d’expert
Intégrer SAP et Salesforce en mode hybride, c’est investir dans l’avenir de son système d’information. Le gain : une meilleure communication entre les services, une fluidité accrue des processus, et un pilotage unifié de la performance client. Pour réussir, adoptez une approche progressive, mettez en place une gouvernance forte des données, et capitalisez sur des outils et standards éprouvés. N’oubliez jamais que les flux techniques sont au service de la stratégie métier – pas l’inverse. Optez pour des solutions robustes, évolutives et bien documentées. Enfin, automatisez autant que possible, mais gardez toujours un œil humain sur la valeur créée.