En quelques mots…
Garder un consultant engagé sur une mission exigeante est un véritable défi dans le secteur IT. Ce n’est pas qu’une question de rémunération, mais surtout de reconnaissance, de cadre de travail, de soutien managérial et de gestion de la charge mentale. Cet article explore les clés pour fidéliser un consultant malgré les difficultés : compréhension du contexte, communication, gestion du stress, feedback régulier, confiance mutuelle et suivi humain. En mettant en œuvre certaines bonnes pratiques et en évitant les pièges courants, il est tout à fait possible de transformer une mission complexe en une expérience enrichissante pour le consultant comme pour le client.
📍 Contexte et enjeux dans le secteur IT
Dans le monde dynamique de l’IT, les missions peuvent rapidement devenir stressantes, techniques et imprévisibles. C’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit de projets critiques, à fort enjeu, avec des délais serrés et une pression continue des parties prenantes.
Les consultants IT, qu’ils soient en ESN ou indépendants, sont particulièrement exposés à l’usure psychologique liée à une surcharge de travail, une reconnaissance limitée ou un manque d’autonomie. Pourtant, leur expertise est précieuse. Les perdre en cours de mission peut déstabiliser un projet, nuire à la relation client, et coûter cher en remobilisation.
Fidéliser ces talents, même sur une mission exigeante, devient un levier stratégique de réussite pour les sociétés de conseil.
👀 Comprendre ce qui peut démotiver
Avant d’agir, il est essentiel d’identifier les causes potentielles de décrochage :
– 🌪️ Une pression trop forte sans espaces de respiration
– ⚠️ Un management distant, inexistant ou incompétent
– 🙅 Une mission en inadéquation avec les compétences ou les aspirations
– 🔇 Une absence de reconnaissance, malgré les efforts
– 🧱 Un manque d’écoute ou de remontées de terrain qui restent lettres mortes
Tous ces facteurs, s’ils ne sont pas adressés, peuvent conduire à un départ anticipé, ou pire : un consultant encore là physiquement mais désengagé mentalement.
✅ Les bonnes pratiques à adopter
👥 1. Bien onboarder dès le début
Le premier jour est crucial. La manière dont un consultant est accueilli pose les bases de la relation future. Un onboarding efficace doit inclure :
– 🎯 Une présentation claire des enjeux métiers et techniques du projet
– 🛠️ Une préparation des outils, accès, et environnements de travail
– 💬 Une rencontre avec les membres clés de l’équipe
– 🤝 L’affirmation d’un soutien humain, via un référent côté client ou manager côté ESN
Un bon départ garantit plus de stabilité sur la durée.
🧭 2. Donner du sens à la mission
La mission ne peut pas être perçue comme “juste une ressource affectée à une tâche”. Le consultant doit comprendre :
– Pourquoi cette mission est importante pour le client
– Quelle est la finalité utilisateur du produit/service
– En quoi sa contribution est essentielle dans le succès du projet
Lorsque le consultant sent qu’il n’est pas là par hasard, mais qu’il a une vraie valeur ajoutée, il s’investit bien davantage.
📞 3. Maintenir une communication régulière et transparente
Le suivi ne doit pas uniquement exister en cas de problème. Une relation professionnelle saine passe par :
– Un point hebdomadaire simple mais sincère (“Comment tu te sens ? Qu’est-ce qui va ou pas ?”)
– Un échange ouvert avec possibilité de parler librement sans conséquence
– Une remontée d’alertes et de signaux faibles pris au sérieux
💡 C’est souvent dans ces moments de discussion qu’on détecte un futur malaise — et qu’on peut l’éviter.
🧠 4. Gérer la charge mentale et technique
Un consultant performant n’est pas un surhomme. Il faut :
– Prendre en compte l’intensité de la mission dans la durée
– Mettre en place des roulements ou des respirations (sprint plus light, support en backup…)
– Veiller à ne pas le cantonner systématiquement aux tâches “urgentes” ou ingrates
La surcharge constante épuise le moral et la créativité. Préserver l’équilibre est un choix rentable et humain.
🌟 5. Valoriser et reconnaître le travail accompli
Dire “merci”, faire un retour client positif, transmettre les retours d’utilisateurs ou simplement faire savoir qu’on est fier du travail accompli 🔍 — cela fait toute la différence pour un consultant qui donne beaucoup mais ne voit pas toujours l’impact direct.
La reconnaissance est un carburant : elle ne coûte presque rien, mais rapporte énormément en engagement.
🚀 6. Permettre la montée en compétence
Même sur une mission difficile, il est possible d’offrir des leviers d’évolution, comme :
– L’accès à des certifications ou des formations internes
– Des responsabilités progressives selon les envies et aptitudes
– La participation à des décisions techniques
❗ Le consultant qui monte en compétences au fil de la mission se sentira non seulement valorisé, mais aussi motivé à s’inscrire dans la durée.
⛔ Les erreurs à éviter absolument
❌ Laisser le consultant livré à lui-même
Absence totale de suivi, manque d’écoute, ou “je t’appelle quand il y a un souci” : c’est le plus grand classique… et le plus risqué.
❌ Ne jamais questionner les ressentis
Un consultant n’osera pas toujours dire quand ça ne va pas, surtout s’il pense que cela remet en cause sa posture. D’où l’importance de créer un espace de parole sécurisé et bienveillant.
❌ Fermer la porte à une éventuelle évolution en cours de mission
La rigidité tue la motivation. Si le consultant manifeste un souhait d’évolution ou d’ajustement dans sa mission, il faut au moins ouvrir la discussion.
💡 Bonnes pratiques du terrain : cas concret
Prenons un exemple concret : un consultant DevOps affecté à une mission de transformation d’infrastructure pour un grand compte bancaire.
Mission très exigeante, fréquence d’astreinte élevée, gestion de crises en production. Pour le conserver :
– Son manager a instauré un rythme mensuel d’échange personnel en dehors du scope delivery
– On lui a proposé de co-animer un chapitre technique DevOps en interne une fois par mois pour le valoriser
– L’entreprise cliente a mis en place une rotation entre squads pour éviter l’épuisement
– Des feedbacks utilisateurs ont été partagés dès qu’un service technique a réduit un incident
Résultat après 18 mois : consultant toujours impliqué, motivé, apprécié et… prêt à prolonger.
🎯 Conclusion : conseils d’expert
Garder un consultant sur une mission exigeante, c’est avant tout une question de reconnaissance humaine, de communication proactive et de gestion équilibrée entre livrables et bien-être. En tant que manager IT ou responsable d’équipe, cultivez une relation de confiance authentique. Ne négligez jamais les signaux faibles. N’attendez pas le départ pour agir. Et surtout, misez sur le feedback, la bienveillance et la co-construction. Car, au fond, un consultant qui reste, c’est souvent un professionnel qui se sent écouté, utile, respecté et stimulé. Et ça, c’est votre meilleure assurance succès. ✅